rien ?

quelque chose est donc apparu là ou apparemment, il n'y avait rien.

s'il ne pouvait pas y avoir "rien", il y a eu toujours "quelque chose". et ce quelque chose ne pouvait pas être à un endroit précis, sinon il n'y aurait eu "rien" autour. donc il y a toujours eu quelque chose partout.

ce quelque chose n'était pas visible, palpable, concret ou mesurable, mais pourtant existant et omniprésent. disons que c'était une énergie potentielle, c'est à dire l'existence de quelque chose qui était susceptible de devenir une énergie active.
Cette énergie "immatérielle", indétectable, était immobile et invisible ; pourquoi ?

Quelques exemples pour cerner le problème :

lorsqu'on est attablé devant un steak, frites, salade, on a devant soi des choses concrètes et descriptibles. si on passe tout cela dans un mixer, on obtiendra une bouillie, toujours concrète, mais dont on ne pourra plus décrire les différentes composantes (sauf recours à des moyens d'investigation chimique, bien sûr). il ne s'agira plus de viande, de pommes de terre et d'un légume, mais d'un aliment. s'il était possible de passer mentalement au mixer tout ce qui existe dans l'Univers, on obtiendrait également une bouillie indéfinissable, une "soupe primitive", pareille en tout point.

la même démarche peut se faire avec la page d'un quotidien : celle-ci est couverte d'écriture et d'images, que nous pouvons lire et reconnaître. pourtant, tout cela n'est qu'un assemblage de points noirs et de points blancs disposés d'une certaine manière les uns par rapport aux autres. là encore, si nous remettons en ordre soigneusement tous ces points, en les disposant d'une façon parfaitement égale sur toute la page, nous obtiendrons une page… "vide". Vide de sens, vide de repères, vide de formes. et pourtant, tous les éléments pour reconstituer les textes et images, ou d'autres, sont encore présents…

il s'agit là d'exemples concrets, vérifiables dans la vie matérielle. mais l'Univers n'est pas composé uniquement d'éléments matériels. la notion d'immatériel peut prêter à la méfiance, et les scientifiques sont bien inspirés de s'en tenir à une rigueur rationnelle pour éviter les dérives. mais le risque n'est pas notable si l'on affirme qu'il existe des éléments ou des énergies non mesurables, même avec les appareils les plus perfectionnés : chaque jour, chaque année, on en découvre de nouveaux, qui étaient encore inconnus et impensables la veille.

les émotions, par exemple, sont devenues plus ou moins mesurables : les hormones, les phéromones, l'adrénaline, les endorphines, ont été décelés et permettent d'expliquer les réactions telles que la joie ou la tristesse, la peur ou l'attirance, alors que tout cela était du domaine de l'irrationnel il n'y a pas si longtemps…

peut-être pourra-t-on un jour déceler le support de la conscience, en tous cas, nous savons qu'elle existe.

or, en fonction des deux principes énoncés plus haut, tout ce qui existe a toujours existé. les émotions et les pensées font donc également partie de cette soupe originelle. la conscience a donc toujours existé dans l'Univers, alors que l'on considérait jusqu'ici qu'elle est le résultat, le produit de l'apparition et de l'évolution de l'Humain.

voilà qui répond à la première question posée plus haut : "comment l'Univers peut-il réagir, s'ennuyer, avoir envie de bouger ?"